20151230

Retour aux sources



Un boîtier, un 50, mes yeux, mes pieds et basta
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L'Homme presqu'invisible au téléphone
Londres, Westminster, Victoria Embankment 


J'adore mon travail. Il y a dix ans de ça j'osais même pas en rêver… Devenir photographe un jour ! Et aujourd'hui je le suis tous les jours. Mais pour être franc, c'est plus qu'un travail. Au boulot, je fais des photos et pendant mon temps libre, je fais des photos aussi, mais c’est pas pareil. Professionnellement, je suis méticuleux, j’essaye de laisser le moins de place possible au hasard. Normal, je suis là pour répondre au mieux aux attentes de mon client. Tandis que le soir, le week end, pendant mes vacances, je fais des photos aussi, mais avec le moins de contraintes possible, ou des contraintes que je choisis moi même.
Pour le boulot, je suis passé au D800. Super appareil. Impressionnant, vraiment. Mais je ne le sors  pas en dehors des heures de travail. En fait, j'ai pas pu me résoudre à vendre mon D3. Je l’aime trop mon dinosaure. Je le connais par cœur. C'est un peu un non-sens mais avec lui, je pourrais faire des photos les yeux fermés.


Rolls Royce
Londres, Knightsbridge, Eaton Square



Art urbain et pigeon
Londres, Westminster, Carlisle PI



Datsun Fairlady (240Z)
Londres, Knightsbridge, Orvington Square



Depuis un moment, j’ai donc installé Nik (mon D3) dans mon sac à dos de tous les jours. En fait, depuis qu’il a pris sa retraite, Nik me suit partout. Mais histoire que le sac de tous les jours ne soit pas trop lourd, Nik n’est accompagné que du strict minimum : un 28, un 50 et un 135. Et pas n’importe lesquels, les objectifs manuels qui d’habitude accompagnent mon vieil EM, mon FG et mon FM. Mieux, j’ai programmé Nik pour qu’il se comporte le plus basiquement possible : pas de D-lighting, pas d’accentuation, tout est réglé sur neutre et les photos prises sont en RAW noir et blanc. L’avantage des fichiers RAW c’est que la version couleur est récupérable à tout moment sous Lightroom, Capture NX2 ou tout autre soft traitant les RAW. L’important c’est que sur le terrain, quand je jette un œil à mes photos à l’arrière du boîtier, elles s’affichent en N&B.


Corinthia Hotel
Londres, Westminster, Golden Jubilee Bridge / Victoria Embankment



Queuing at the Regency's
Londres, Westminster, Regency Street


Mon idée c’est de faire au plus simple - le N&B n’ayant pas d’équivalent pour aller à l’essentiel - tout en conservant les plaisir de la photo au reflex comme je l’aime.  D’abord, œuvrer en focale fixe. En fait je me sers essentiellement du 28 (un vieux Tamron Adaptal 2 f/2,5, il vignette pas mal et on vu mieux côté piqué mais justement, j’aime beaucoup sa douceur et sa sensibilité au flare) et du 50 (mon minuscule série E qui ouvre à f/1,8 et n’a pas son pareil pour donner du caractère aux images). Nik est gros mais ces deux petits objectifs ne sont pas du tout proéminents, tout ça reste assez discret pour faire de la photo de rue. Et puis j’aime choisir mon objectif dans le sac, en changer comme un jongleur sur un coin de trottoir, et surtout j’aime porter l’œil au viseur, choisir mon ouverture et dans la foulée faire la mise au point avant d’entendre le clac ferme et précis de l’obturateur.


Horsey Carousel
Kent, Royal Tunbridge Wells



Horsey Carousel II
Londres, Jubilee Gardens



Mais avant, bien avant tout ça, j’aime marcher dans la rue, à l’affut de chaque chose, de chaque événement. J’aime observer discrètement les gens, jauger leur visage et en une fraction de seconde décider s’ils seront amicaux ou hostiles si je les prends en photo et j’aime tout simplement chercher le truc, la lumière, la scène, le détail qui fera une photo digne d’intérêt. C’est une sorte d’auto hypnose où je me branche en prise directe avec mon environnement, j’essaye d’en ressentir chaque élément, chaque moment, chaque particule, et le résultat est une transe, un isolement radical de ce monde que je scrute sans en avoir l’air. Je suis là, je vois, et en même temps je suis loin, absent, plongé au plus profond de moi.


Vincent House
Londres, Westminster, Vincent Square



Ma rue
Londres, Westminster, Vincent Street



Il y avait bien longtemps que je n’avais pas fait de photo de rue. Depuis l’Inde, en fait. En une journée à Londres et quelques pas dans le centre de Tunbridge Wells j’ai renoué avec cette photo que j’aime tant, celle de l’instinct de l’instant. Même si je ne reviens pas avec un fabuleux sujet, un truc passionnant, choquant ou magnifique, l’essentiel est bien là : le plaisir, ce plaisir fabuleux de la (re)connexion avec le monde urbain, avec cette rue où il y a toujours quelque chose à voir.


London Eye (gauche), Big Ben (droite), etc.
Londres, Golden Jubilee Bridge



Attraction et touristes
Londres, Westminster, Victoria Embankment



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